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octobre Les Canaries (19 octobre-...) | Mardi 19 octobre. Graciosa est une toute petite île de rêve au Nord-Est des îles Canaries, plate, sablonneuse, avec quatre cônes volcaniques, aux couleurs brun et rouge. L'île est surtout quasi-déserte. Au mouillage, nous retrouvons Singa (outremer 55) et Teoula III (outremer 45). Bientôt, Seamotions (outremer 45) nous rejoint et nous décidons de rebaptiser Playa Francesa en Outremer's Mooring. Le soir, apéro sur la plage avec une partie de la famille Outremer (soit 9 adultes et 10 enfants), en espérant que Zéphyr (outremer 55) arrive à temps! Les enfants profitent à fond de leur magnifique terrain de jeux, plage et eau, au pied du cône volcanique : ils jouent aux "gentils et méchants", à chat dans le noir... Tandis que les parents refont le monde et échangent leurs points de vue sur le voyage, l'école à bord, les endroits à faire, les perpétuelles réparations et trucs qui clochent, la vitesse de leur bateau! et surtout, chose indispensable pour nous, leurs trucs et astuces de pêche...Superbe soirée, à coup sûr un merveilleux souvenir de plus!
Mercredi 20 octobre. Nous gagnons Marina Rubicon, au Sud de l'île Lanzarote, pour effectuer une réparation sur les cadènes et surtout visiter Lanzarote. Le Gennaker est à poste, nous avançons à une vitesse oscillant entre 8 et 10 noeuds pour un vent apparent entre 10-12 noeuds et un vent réel de 13-15 noeuds. Puis celà faiblit un peu, et le vent étant de dos, on essaie alors de mettre la grande voile et le gennaker en ciseaux. Le résultat est concluant ! En début d'après-midi, nous sommes amarrés ; les enfants se précipitent dans la magnifique piscine de la marina. Aymeric retrouve Arthur et au moment où j'écris, ils jouent une partie de monopoly endiablée avec Solène.
Jeudi-Vendredi 21/22 octobre. Journée tranquille à la marina : CNED, jeux avec les copains, piscine, shopping pour les filles, mais aussi gestion des plaies du bateau, internet, énervements ...Bon tout celà, on le racontera quand ce sera arrangé! Sauvetage de la trottinette tombée malencontreusement dans le port (merci Aymeric)! Nous louons une voiture pour profiter de l'île dès le lendemain.
Samedi 23 octobre. Nous partons pour le port d'Arrecife où nous devrions trouver un plus gros shipshandler. Quelques achats sont nécessaires avant la transat et c'est un peu la dernière occasion! Nous embarquons aussi notre bouteille de gaz pour la faire remplir à la seule usine de l'île qui le fait, Desa (pas d'échange possible car le système n'est évidemment pas le même qu'aux Canaries) : fermée le samedi, nous reviendrons lundi matin! Direction "la cueva de los verdes" : c'est un tunnel formé par un phénomène très particulier. Une très ancienne éruption du volcan la Corona a créé de longs tubes de lave qui se sont solidifiés sur la partie extérieure alors que la lave continuait à couler sur la partie intérieure. Lorsque le flux s'est tari, les parois se sont alors effondrées et ont donné lieu à de longs et de grands tubes ou grottes. Nous nous sommes baladés dans le plus important, sur une longueur de 1km. Ce n'étaient que galeries, labyrinthes, lacs souterrains, passages plus qu'étroits!, abîmes sans fonds. Quelles sensations! les enfants ont adoré! Nous déjeunons sur le petit port d'Orzola, au Nord de l'île puis nous allons admirer Graciosa depuis le Mirador del Rio, sur la falaise à l'extrème Nord de l'île, la Punta Fariones. Notre mouillage sur Graciosa est encore plus blindé que lorsque nous y étions, mais pas d'Outremers en vue! Nous parcourons ensuite le Nord de l'île et la région de La Géria, pour revenir vers Arrecife, la capitale de l'île. Le paysage est vraiment lunaire, désolé. Mais ce désert noir alterne merveilleusement avec des champs d'aloe vera, des vignes, des villages blancs et fleuris. L'homme a réussi à cultiver la lave et les cendres en construisant des cavités pour capter l'humidité des vents marins et la conserver en déposant sur le sol une fine couche de cendre et de sable. Ingénieux! Nous comprenons alors le rôle des murets de pierre dans les champs, croisés tout au long de notre route : ils protègent les pieds de vigne et les quelques autres cultures. Notre journée de visite s'achève par un must (vous aviez raison TeoulaII!). La fondation César Manrique, ou plutôt la maison - musée du peintre, sculpteur et architecte, est "trop bien"!. Elle a été construite sur 5 bulles volcaniques naturelles au milieu d'une rivière de lave. Elle est sur deux niveaux : au niveau supérieur, on découvre l'architecture traditionnelle de Lanzarote, au niveau inférieur, c'est à dire souterrain, l'utilisation des bulles volcaniques par l'artiste est spectaculaire. On admire aussi quelques pièces de Miro, Picasso, Tapies... qui faisaient partie de la collection personnelle de Cesar Manrique. On retrouve tout au long de notre balade sur l'île des sculptures de l'artiste, particulièrement aux différents rond-points, et son oeuvre de façon générale, a influencé l'architecture de Lanzarote, merveilleusement bien à notre sens. Cette magnifique journée (une de plus, qui nous fait un temps oublier les soucis du Furibard!) s'achève par un dîner avec l'équipage de Galilea et les parents de Natacha.
Dimanche 24 Octobre. Nous allons nous balader dans le parc national de Timanfaya, c'est le nom du diable ici! On parcourt un chemin le long des cônes volcaniques, des cratères, des coulées de lave qui se sont solidifiées. C'est assez spectaculaire car on a l'impression de se promener au milieu de sculptures...toutes déformées mais naturelles. Des plantes et du lichen s'obstinent à pousser ça et là, alors que l'ensemble du site est plutôt un désert de désolation. A quelques mètres de profondeur, la température s'élève encore à près de 400 degrés celsius. Il suffit de mettre de la paille pour qu'elle s'enflamme. Le guide nous en fait la démonstration; de même qu'un peu d'eau versée devient immédiatement de la vapeur d'eau expulsée avec une détonation assourdissante. Le site est absolument magnifique ; seul bémol : on ne peut s'y balader qu'entassés dans un bus avec d'autres touristes, et sans en sortir! La visite est un peu trop organisée à notre goût! Un peu déçus. Ensuite, nous faisons une balade en chameau dans les dunes de lave. Amusant mais là encore, un peu attrape touristes (que nous sommes!). Nous regagnons la marina en longeant la côte Ouest, beaucoup moins exploitée "touristiquement" que l'autre côté de l'île. Des paysages différents, tous issus des éruptions volcaniques se succèdent : El Golfo avec sa falaise volcanique stratifiée et sa lagune, los Hervideros avec ses gros rochers tout tordus et battus par la mer, et enfin les salines del Janubio, un immense damier carré d'un blanc qui tranche avec la lave sombre. Le soir, dîner avec les équipages de Singa et de Teoula. Lundi 25 -mardi 26 octobre. Journée tranquille à la marina à finir l'avitaillement et la préparation du bateau. Les parents de Natacha peuvent ainsi repartir avec les évaluations pour le CNED. Solène est trop contente car nous avons joué ensemble au tennis mais bon...niveau un peu perdu! Nous partons pour un mouillage à Los Lobos, au Nord de Fuerteventura.
Jeudi 28 octobre. Nous sommes depuis deux jours au mouillage à La Isla de los Lobos, juste entre Lanzarote et Fuerteventura. Nous sommes posés, c'est le terme! Les journées s'écoulent tranquillement ; les enfants passent pas mal de temps au CNED et l'après-midi, plage, plongée, balade sur l'île déserte et volcanique. SeaMotions vient de nous quitter pour Gran Canaria. Ces rencontres éphémères sont un peu frustrantes car on s'attache, puis chacun repart de son côté. Mais nous les retrouverons bientôt, sans doute de l'autre côté!!!
Vendredi 29 octobre. Nous sommes tellement bien que nous avons prolongé notre séjour sur los Lobos. Nous devons être à Las Palmas, sur Gran Canaria, lundi 1er novembre (à 90 milles) ; comme le vent ne revient que samedi (dixit les fichiers grib), nous refusons d'avancer au moteur. L'île est minuscule et quasi déserte, l'eau est turquoise, pleine de poissons multicolores à marée basse, le mouillage n'est pas pris d'assaut...Bref tout pour nous plaire. C'est l'occasion pour les enfants d'essayer leur bouée Alligator offerte par Laetitia. Les photos ne trompent pas ! Ils s'amusent bien! Mille mercis. Nous avons expérimenté l'unique minuscule resto de l'île; au menu, unique lui aussi, poisson grillé : simple, délicieux, efficace!
Samedi 30 Octobre. On navigue quasiment toute la journée. C'était plutôt mal parti : au moteur! mais le vent est ensuite un peu monté. Ouf! On reprend notre technique déjà éprouvée : grand voile et gennaker en ciseaux. Plutôt efficace puisqu'on avance à la vitesse du vent, soit 6 noeuds...Le Furibard glisse doucement. Au Sud de l'île, on atteint une zone d'accélération du vent qui tourne Nord à 15-20 noeuds, nous sommes à 90 du vent apparent, une allure que le Furibard aime bien. On fait des pointes à 13-14 noeuds, avec une moyenne de 9 noeuds, pour terminer échouer gentiment sur une plage de sable blanc au Sud de Fuerteventura, Morro Jable. La côte Sud de Fuerteventura ne faisait pas très envie : des dunes de sable envahies par des complexes touristiques.
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|  Vers les Canaries | Samedi 16 Octobre. Nous quittons Madère, où nous avons passé une semaine très sympa avec Mireille. (Candy, occupe-t-en bien!). Seul bémol : il a beaucoup plu. Du reste, le jour de son départ, il pleuvait des trombes dans un noir complet. C'était apocalyptique. Départ de Quinta do Lorde à 15 heures. Nous longeons tranquillement les îles Desertas. Et là, c'est le drame chez les enfants. Yann (j'ai décidé de ne plus l'appeler le capitaine ; pour autant, ce n'est pas la révolte du Bounty à bord, je vous rassure) a pêché une belle et grosse...mouette! Il n'y a qu'elle pour croire aux leurres ! Elle s'est pris les ailes dans le fil de pêche, fort heureusement l'hameçon ne l'a pas blessée. Mais on lui fait faire des plongeons forcés en la ramenant à bord. Opération délicate qui consiste à couper le fil qui entrave cette pauvre bête apeurée. Elle est épuisée et restera sur la jupe du Furibard jusqu'à la tombée de la nuit. Après avoir repris des forces en partageant notamment notre repas...de viande!, et laissé quelques souvenirs dans les chaussures de son pseudo-pêcheur - bien vue, la vengeance, elle nous quitte (au fait, qu'est ce qu'elles font sur la jupe les chaussures!???). Enfants rassurés et réconciliés avec leur père! La nuit est vraiment tranquille. Le Furibard avance à 8-9 noeuds, quelques pointes à 10, avec un vent apparent à 130° qui oscille entre 8 et 12 noeuds. Surtout, la lune est revenue ! Elle éclaire à tribord la mer d'un halo lumineux; du coup je passe la plus grande partie de mon quart sur le pont. Le genre de nav. que j'adore! Ensuite, le vent faiblit de plus en plus (pendant le quart de Yann de 3h à 7h), jusqu'à disparaître. Au petit matin, le Furibard a alors besoin d'un peu de soutien et plutôt que de souffler dans les voiles, j'allume le moteur tribord et recharge ainsi les batteries. Petit déj. en tête à tête avec Boubou, ce qui aide à recharger mes propres batteries (Et oui, dès son réveil, il cause, cause, cause...!); tout le reste de l'équipage roupille activement... La journée est calme. CNED à Bord. Yanmar sailing. Nous arrivons au mouillage de Selvagem Grande (155M au Sud de Madère) en début d'après-midi, munis de notre autorisation de passage. L'équipage de Sea Motions nous accueille. Aussitôt, les enfants, mais aussi les parents, se précipitent dans l'eau limpide et chaude. Nous en profitons pour vérifier la tenue de l'ancre car la crique est étroite et entourée de rochers, tandis que les enfants inventent un système de balançoire avec les pare-battages. Nous contactons par VHF le seul habitant de l'île, le gardien, qui propose de nous emmener le lendemain visiter l'île et ses autres habitants,des espèces protégées d'oiseaux. Du reste, le soir même, nous assistons à un concert tout à fait original de cris sauvages.
Lundi 19 octobre. Les équipages des bateaux au mouillage de Selvagem Grande se retrouvent à 10h30 pour une balade dans l'île. Et oui...nous sommes 6 bateaux au mouillage...pas vraiment la tranquillité que j'avais escomptée mais Ben, le capitaine de Seamotions (petit rappel : outremer 45, Kadavu rebaptisé), a rameuté quelques bateaux copains. En tous les cas, c'est exceptionnel pour les deux gardiens qui semblent très heureux d'une telle compagnie et nous font découvrir leur île. Et les enfants sont très heureux de se retrouver si nombreux à chasser sous les pierres une espèce locale de lézard, le osga. L'île est devenue une réserve naturelle depuis les années 70 et abrite une colonie d'oiseaux à la couleur cendre, les cagarras. Et oui, maintenant nous pouvons mettre un nom scientifique à notre pêche de la veille! Nous en découvrons tout au long de notre escalade, blottis dans des nids de pierre, incroyablement peu craintifs sans doute parce qu'ils se savent protégés! Chose amusante : en guise de cadeaux, les mâles apportent des cailloux aux femelles ; il y en a un tas devant chaque nid. Moi aussi, je veux bien un beau caillou! Après cette balade, nous regagnons le Furibard; les enfants se baignent avec leurs copains et cousine. Puis nous quittons le mouillage en slalomant entre les hauts fonds. Très vite, un passager clandestin se joint à nous ; sans doute a-t-il trouvé plus reposant et rapide de joindre les Canaries à bord du Furibard. Enfin, rapide pas vraiment car le vent culmine à 3 noeuds. Yanmar sailing. En fin de nuit, le vent, Nord-Est, revient et nous pouvons avancer à la voile à une moyenne de 7 noeuds. Nous arrivons à Graciosa pour le déjeuner... |  |
|  Madère (8 octobre-15 octobre) | Nous sommes le vendredi 8 octobre, posés depuis la veille à Quinta do Lorde, au Nord-Est de Madère. Nous attendons avec impatience et inquiétude Galilea qui a subi quelques avaries : panne de moteur, solent déchiré, le tout dans des conditions météo pas très favorables! Le soir, sachant qu'ils n'arriveront pas avant le lendemain, nous allons à Machico pour assister à l'une des plus importantes festivités religieuses de Madère. L'image du “Senhor dos Milagres”, qui figurait dans l'une des chapelles madériennes les plus anciennes, a été emportée par la mer au cours de l'alluvion puis retrouvée trois jours plus tard. Depuis, des milliers de personnes de toute l'île se rendent à Machico pour lui rendre hommage, effectuant une procession nocturne, illuminée seulement par des bougies. Nous expérimentons le délicieux pain de Madère, le Bolo de caco et les brochettes sur la plage : on achète des morceaux enfilés sur un bâton aux étals dressés pour l'occasion, que l'on va ensuite faire cuire sur les barbecues installés sur la plage. Une ambiance festive d'enfer!
Samedi 9 octobre. En début d'après-midi, Galiléa arrive enfin. Quel soulagement! Pour laisser les parents "digérer" cette nav. un peu stressante, nous embarquons le jeune équipage pour une balade le long de la péninsule sauvage de l'Est de Madère : Ponta de Sao Lourenço. Le paysage est splendide, et rien ne vaut les photos pour le décrire...
Dimanche 10 octobre. Une journée magnifique! Nous découvrons une partie de Madère qui est une île absolument splendide. On commence par le village de Monte dans les hauts de Funchal, la capitale. C'est un véritable écrin de verdure connu pour son Eglise, ses jardins fleuris et ses toboggans : des traîneaux en osier montés sur patins en bois et dirigés par d'élégants carreiros, tout de blanc vêtus. On fait une descente à pic de 10mn vers Funchal : les enfants sont aux anges et les parents morts de rire, sans être toujours bien rassurés. Puis nous grimpons jusque Ribeiro Frio (au centre de l'île), du nom d'une rivière qui dévale de la montagne jusqu'à une pisciculture entourée de magnifiques jardins. Nous déjeunons dans une maison forestière qui sert de la truite sous toutes ses formes. Un régal! Puis nous nous promenons le long d'une levada (Madère est truffée de levadas, des canaux d'irrigation qui partent du Nord pour alimenter le Sud en eau, devenus des itinéraires de randonnées avec des vues spectaculaires) jusque Balcoès où nous découvrons un point de vue digne des plus beaux cirques de la Réunion. Ensuite, direction Santana au Nord-Est, pour visiter des habitations traditionnelles à toit de chaume, les palheiros : ce sont des maisons triangulaires peintes de couleurs vives, trop mignonnes! Enfin, pour clore cette belle journée, nous nous arrêtons à Porto da Cruz, sur la côte Nord-Est où les enfants s'éclatent dans les piscines naturelles, non praticables aujourd"hui pour cause d'impressionnantes vagues. Apéro dînatoire à bord du Furibard avec des voisins de ponton : Luc, Evelyne et Arthur, l'équipage d'Anais, et Ben et Martina, l'équipage de Sea Motions, et bien sûr Galilea au complet. Super soirée à échanger nos points de vue et expériences de grand départ...
Je pense que mes mots ne valent pas les photos...
Lundi 11 Octobre. Journée un peu couverte. Nous restons la matinée au port pour quelques travaux et rangements sur le bateau pendant que les enfants travaillent. Après-midi dans Funchal, la capitale de Madère. Nous commençons par une visite du marché dos Lavradores ("le marché des cultivateurs de canne à sucre") réputé pour ses étals de fruits et légumes. Il faut avouer que nous sommes un peu déçus. D'une part, il n'est pas en plein air mais dans un bâtiment Art déco aux tons gris et rouille avec certes des tableaux en azulejos remarquables mais bon..., d'autre part les prix sont légèrement exorbitants. Les fruits n'en sont pas moins succulents. Anones, goyaves, fruits de la passion, tomarillos rouge sang, mangues et mini bananes : les vendeurs proposent toutes sortes de dégustations. On se régale. Puis nous passons par la cathédrale Sé de Funchal qui date de 1493, un peu austère, si ce n'est l'intérieur et surtout le plafond : des entrelacs d'inspiration Maure assez sophistiqués. Nous trouvons qu'elle fait pale figure à côté de celle de Monte. Après le recueillement!, direction le chai Saint-François, où la famille Blandy produit du Madère depuis des générations. Les locaux, installés dans les vestiges d'un ancien couvent, ont résisté au temps avec des fûts vieux de cent ans. On apprend, en anglais, la technique de fabrication du Madère, vin chauffé pendant sa fermentation! Même Aymeric essaie de suivre ; il est tout chose quand on lui fait porter une outre en peau de chèvre, dans laquelle les borracheiros transportaient le vin à travers les montagnes (nom donné à ces hommes qui avaient tendance à puiser un peu dans l'outre pendant la descente et donc à être bourrés!) ...On repartira avec un Sercial, le plus sec des madères, destiné aux apéritifs à bord et le gâteau au miel spécialité de Madère, le boco de mel. Echec devant le Musée da Quinta das Cruzes qui était fermé; mais bon...on commence à avoir l'habitude! Cette fois, il faudra se contenter de mes mots : pas de photos pour cause d'oubli de l'appareil! Mardi 12 Octobre. Nous commençons la journée de visite par une balade dans le jardin botanique de Funchal. Je n'y connais rien en plantes et fleurs (d'où l'absence d'annotations des photos!!!) et l'extrême quantité de plantes différentes dans ce jardin est encore plus troublante : impossible de retenir tous ces noms...alors on se contente de flâner en admirant (ou courir pour certains) dans les allées de cactus, dans la palmeraie, dans le jardin des sculpteurs, parmi les dragonniers (arbres présents uniquement à Madère, Canaries et Cap Vert, d'où on extrait une sève rouge, le sang de dragon, pour la teinture), et enfin dans le fameux jardin de Loiros, le jardin des perroquets. Ensuite, nous allons au centre de l'île, à Curral das Freiras, le "refuge des religieuses" : c'est une vallée dominée de part et autre, par trois sommets qui culminent à plus de 1650 mètres. Les soeurs clarisses s'y cachèrent en 1566 lors d'une attaque de pirates. La vue est spectaculaire et les routes vertigineuses; nous nous perdons un peu à la recherche d'un resto. recommandé pour ses spécialités à base de châtaignes, que nous finirons par trouver! un peu déçus néanmoins...Nous empruntons ensuite la route au creux de la vallée pour rejoindre le Nord de l'île, et notamment Porto Moniz réputé pour ses piscines naturelles. Les enfants s'éclatent, à l'abri des impressionnantes vagues qui battent la côte. Le décor est vraiment quasi-surnaturel...Photos à l'appui.
Mercredi 13 Octobre. Matinée classique : CNED et entretien du bateau, occasion pour la skipette de faire de l'exercice... Le midi, pique nique dans les falaises de la pointe Saint-Laurent. Puis, nous allons jusque Rabaçal, un village qui comporte une seule maison!, au coeur de la vallée juste en dessous du plateau Paul De Serra, à une altitude de 1650 m. C'est un site de randonnée au milieu des montagnes et des cascades. Nous marchons un peu plus de deux heures le long d'une levada jusqu'au site des 25 sources. L'eau est trop froide pour se baigner dans la cascade, on trempera donc juste les pieds.
Voilà, c'étaient les dernières photos et descriptions de notre séjour à Madère. Le jeudi, nous rattrapons le retard de travail et préparons notre départ pour les Canaries. Les enfants vont passer l'après-midi avec Mireille dans une sorte d'aqualand. Je crois qu'on l'aura bien épuisée, entre les randonnées et les toboggans aquatiques...
Vendredi dans l'après-midi, direction Graciosa...A partir de maintenant, je crains que ma connexion internet ne devienne vraiment épisodique !
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|  Vers Madère. 4 jours de nav. | Dimanche 3 octobre. Nous quittons Marina Bay à 15 heures, soit un peu plus de trois heures après la marée haute, ce qui devrait nous assurer des courants favorables dans le détroit. Nous savons que le vent est de face, estimé à 20 noeuds, mais si nous tardons à partir, l'arrivée à Madère sera très difficile car une grosse dépression arrive jeudi sur l'île par le Nord (selon les fichiers grib). Et voilà, cette question, je devais bien me la poser une fois pendant ce voyage. Ce fut le moment : qu'est-ce que je fous là? ...à subir une mer déchaînée avec des creux de 3-4 mètres, des rafales de vent à 35-40 noeuds (toujours une sous-estimation chez Grib, on commence à le savoir), un courant qui certes nous propulsera dans l'Atlantique mais peu efficace face au vent de face...Des géants des mers un peu partout... Des grains qui n'arrivent que pendant mes quarts; je suis rincée! Bref, une nuit éprouvante! La houle hésite...les vagues se croisent...La machine à laver. Les enfants sont malades. On se relaie avec le capitaine...La sortie du détroit se fait d'abord avec un cap à 269° car le vent est sud/sud-Ouest, puis dès qu'on le peut (en fait pendant le quart du capitaine, de 1h à 3h du mat. Ouf), on traverse le rail direction le Sud : un véritable louvoyage au milieu des cargos (vive l'AIS) et des monstres tout autour du Furibard, mais ces derniers ne sont que des déferlantes! Côté positif, on avance à 9-10 noeuds. Ce voyage, on le voyait aussi, avec le capitaine, comme un dépassement de soi...je crois que cette nuit, on a apprécié cet aspect ! Le lendemain, tout se calme. On découvre la longue houle de l'Atlantique qui, au fur et à mesure de notre avancée, s'allonge au point de disparaître. Nous sommes au portant, avec un cap à 254° et le gennaker sorti ; le Furibard glisse à 8-10 noeuds. Les enfants se remettent peu à peu et s'habituent à ce nouveau mouvement de la mer...Traversée tranquille. Côté pêche : soit nous sommes mauvais, soit nous allons trop vite...Notre ego nous soufflerait bien la réponse mais bon... Troisième jour de mer. On n'avance pas beaucoup. 5-6 noeuds...et du coup?...on pêche bien sûr! 2 thons suffisamment gros pour nous faire deux repas. Les enfants sont en pleine forme, si bien qu'ils peuvent travailler un peu et obtenir du capitaine qu'il fasse des crêpes. A bord, c'est la routine : lecture, scrabble, bataille navale, films... et siestes pour les veilleurs de nuit. Du reste, celle-ci ne sera pas bien agréable : au moteur, vent de face et grains à répétition. Quatrième jour. Sous la pluie. Une nav. plutôt "chi....", avec un vent de face Sud-Ouest de 25 noeuds. On avance avec une moyenne de 5-6 noeuds pour arriver à 21h à Quinta do Lorde. Enfin! On aura une petite pensée pour Christophe (de Zéphir) lorsqu'en pleine nuit, le gennaker, resté à poste bêtement, s'est déroulé! Heureusement, il est intact et nous pouvons passer une nuit sereine.
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