décembre

De retour à Dakar


Il a fallu faire un choix entre la Casamance et le Cap Vert car nous retrouvons François, Laurence et Samba le 17 décembre pour la transat. Les jours passent...Démocratiquement, nous avons voté de ne pas nous rajouter trop de milles et de découvrir ainsi une ou deux îles capverdiennes avant Santiago. Il faut donc repasser par Dakar pour les formalités de sortie mais aussi pour quelques appros : gaz, essence et eau.
La sortie du Saloum n'est pas simple, toujours cette menace d'échouage avec en plus des déferlantes à l'entrée dans l'Océan Atlantique. Ensuite, la remontée se fait au près avec 25-30 noeuds apparents. On le savait! n'empêche que c'est vraiment pénible! Je manque de me prendre deux pirogues, absolument pas éclairées et parfaitement silencieuses...à croire que les passagers l'ont fait exprès! Bref, c'est une véritable veille que nous devons faire cette nuit, pas de film, pas de lecture! Une longue nuit... Arrivée fin de matinée au CVD dont nous retrouvons l'ambiance avec plaisir. Demain, rangement et avitaillement et l'éternel CNED...Vendredi, direction le Cap Vert.

Le Cap Vert- Sal


Arrivée le 5 décembre, en milieu de matinée à Sal, l'île la plus au Nord-Est de l'archipel du Cap Vert. Les premières journée et nuit de traversée se font au près bon plein avec une mer pas sympa, de travers. Ils sont tous nauséeux à bord (celà faisait longtemps!). Le Furibard, imperturbable, avance à une moyenne de 8-9 noeuds. Puis le deuxième jour, en cours d'après-midi, mer et vent se calment progressivement, pour atteindre pétole pendant la nuit. Nous sommes tous seuls sur l'eau, hormis 6 globicéphales croisés au coucher de soleil, avançant imperturbables et tranquilles. Les nuits sont totalement noires, la lune fait grève, mais des milliers d'étoiles...même pas envie de regarder un film! Au premier coup d'oeil, je peux maintenant identifier Orion et la Grande Ourse, mais la petite Ourse se cache... La voie lactée illumine le ciel et fait un peu le travail de la lune.
L'arrivée est tranquille, mais lente à 4,5 noeuds maximum ; on refuse d'allumer les moteurs pour ne pas rompre ce silence si appréciable à bord, chacun vaquant à ses occupations. Résultat final : 350 milles en 48 heures. A l'entrée de la baie de Palmeira, une annexe fonce sur nous avec deux petites têtes blondes à bord. Quelle surprise ! Seamotions nous réserve un accueil super sympa. Nous sommes tous très heureux de nous retrouver. Aymeric et Tico jouent tout l'après-midi ensemble. Evidemment, dîner à bord du Furibard ; nous avons tellement de choses à nous raconter!

Sal est une des îles où l'on peut faire les formalités d'entrée au Cap Vert. Palmeira était donc un passage obligé. Mais dès que la paperasse est acquittée lundi matin, nous quittons très vite ce mouillage, plutôt moche et sans intérêt. Avec Teoula, nous gagnons une petite baie sur la côte sud-ouest de Sal, baia da Mordeira. Nous sommes au milieu de nulle part...rien sur le rivage...seulement une belle plage de sable blanc. Aussitôt ancrés, tout l'équipage est à l'eau...enfin sauf le capitaine...un petit peu fatigué (de quoi?). Apéro dînatoire à bord de Teoula.   

Mardi 7 décembre (je me force à écrire les dates sinon je suis perdue...). Une journée de petits riens au mouillage. CNED, rangement, baignade, débouchage des WCs des filles, enguelade des filles qui ont promis de faire attention, réparation du moteur de l'annexe (a priori réussie, problème d'essence prise à Madère, Yann et Denis ont passé leur matinée à sniffer l'essence, on est tombé bien bas), rencontre avec Tuvaou...En milieu d'après-midi, nous partons pour un mouillage au Sud de Sal, Santa Maria. Arrivée au coucher de soleil. On découvrira le mouillage demain...Bref, une journée de petit rien dont nous aurons un jour la nostalgie...(sauf le débouchage).

Mercredi 8 décembre. Au mouillage de Santa Maria. Le matin, expédition pour trouver la poste locale et envoyer les évaluations. On découvre un petit village, assez sympa, des boutiques colorées mais beaucoup de constructions partout. C'est l'Afrique, sans l'être vraiment. Après avoir vu Dakar et le Sine Saloum, ici, c'est indiscutablement plus développé et touristique. L'après-midi, nous partons en expédition snorkling à la pointe Do Sino. Quelques beaux poissons, dont un banc de poissons "camouflage", (leur couleur est celle de militaires en treillis), et un beau "poisson arc-en-ciel" (toutes les couleurs y sont) mais pas de tortue en vue...Puis apéro-internet (qui ne marche pas! mais trop tard on a commandé à boire!) au Turtle Shark avec Teoula et Tuvaou. On enchaîne sur un dîner très sympa. C'est l'expédition pour amarrer les annexes au ponton. Raphaël, un local qui est censé nous les garder, est en piteux état lorsque nous voulons les récupérer (alcool, drogue, les deux?); bref, récupération d'annexe assez sportive mais les trois capitaines assurent...Petit remorquage de l'annexe Furibard par Tuvaou, léger manque d'essence (se laisserait-on gagner par l'ambiance locale un peu trop cool? No stress est placardé sur toutes les boutiques). Heureusement que François va bientôt nous reprendre en mains!

Jeudi 9 décembre. Journée plongée! Excellente journée! Yann est parti le premier, le matin, à 28 mètres, sur un tombant, un aquarium géant. Les filles refont un baptême (après celui de la Tunisie); elles ne plongent qu'à 6 mètres mais voient muraines, crabe araignées, poulpes, sèches et pleins de poissons non identifiables par les ignares que nous sommes. Je plonge à 18 mètres dans 3 grottes. Fabuleux d'autant que je n'avais pas replongé depuis 6 ans, n'arrivant pas à compenser et donc à descendre. Mais ici, au Cap Vert, la devise est no stress. Et donc...je descends tranquillement...Au fond des grottes, le noir complet...mais toujours no stress (du moins je me le répète pour m'en convaincre)...Je me retrouve littéralement nez à nez avec des centaines de poissons orangés aux gros yeux ronds (promis pour la prochaine plongée, je me renseigne sur les noms), bien sûr je comprends l'étonnement qu'on peut déceler dans leurs yeux. Autour de moi, de drôles de poissons trompettes, des noirs argentés rayés, des muraines, les fameux poissons "arc-en-ciel" (nom que je leur donne en attendant de trouver le nom scientifique). ..bref, une faune magnifique.
Au retour de la plongée, nous rencontrons Jean-Sébastien et Marina qui vivent depuis 10 ans ici et attendent leur lagoon 450 pour partir faire un tour du monde (nous ne sommes pas sectaires). Et chance : ils ont deux filles, Keira 13 ans et Nikita 12 ans...qui suivent donc le CNED dans les mêmes classes que les filles! A l'heure où j'écris, Soazic et Solène sont déjà parties jouer chez elles et nous les rejoignons pour le dîner.   


     

Le Cap Vert- Boa Vista


Vendredi 10 décembre. Nous sommes arrivés à Boa Vista, l'île la plus à l'Est du Cap Vert, au mouillage de Porto de Sal Rei. Une nav. rapide : 25 miles à 9 noeuds, mais qui nous a quand même permis de pêcher une belle bonite. Nous retrouvons Teoula et Tuvaou qui attendent leur équipage pour la transat. L'après midi, nous allons à la magnifique plage de la petite île de Sal Rei. Si l'endroit paraît magique depuis le bateau, il est malheureusement jonché de détritus, bouteilles...il faut rester sur la plage au bord de l'eau et faire abstraction de ce qui est derrière nous. Quel dommage !   

Samedi 11 décembre. Aucune voiture de location n'est disponible sur l'île. Finalement, ce n'est pas plus mal car nous rencontrons Luis avec lequel nous négocions : il nous emmène dans son pickup dans des endroits où nous ne serions jamais allés faute de route ! Les enfants sont ravis de voyager dans "la benne". Nous allons au désert de Viena, impressionnant quand on sait que tout ce sable a été déposé par les vents depuis le Sahara. Puis nous empruntons la seule route au centre qui traverse l'île d'Ouest en Est : elle est entièrement pavée, c'est vraiment réussi mais quel travail! En fait, les routes sur Boavista sont soit pavées soit quasi inexistantes et ce sont alors des pistes, à la grande joie des enfants. L'île est vraiment déserte et peu développée, il n'y a que 4000 habitants sur 620km2 ; nous traversons des dunes de sable géantes, des palmeraies, des montagnes peu élevées et arides, des villages hyper tranquilles (on se demande même si ils sont habités!) aux couleurs vives et aux ruelles bordées de bougainvilliers de toutes les couleurs. En chemin, on prend à bord une vieille dame qui portait ses kilos de maïs sur la tête ; elle monte dans la benne et je l'entends discuter avec les enfants. Je me demande en quelle langue? Ici, ils parlent portugais mais beaucoup de capverdiens parlent le Crioulo, un dialecte créole avec de nombreux emprunts au portugais. Dans les deux cas, les enfants ne comprennent pas...ce qui n'empêche finalement pas d'échanger quelques mots...
Luis nous emmène dans un hôtel, uniquement indiqué par des signes sur les pierres le long d'une piste. Si vous voulez une adresse au bout de nulle part, seuls au monde, une ambiance "le temps s'est arrêté", avec vue sur une mer turquoise, la plage à vos pieds, une déco absolument sans fautes, des "Ponchos coco" à se damner  : ecolodge Spinguera, Boa Vista. Avec Yann, on se dit qu'on reviendrait bien un jour... 
Enfin, Luis nous aura fait découvrir un petit resto qui ne payait pas de mine mais absolument délicieux. Nous rentrons en milieu d'après-midi au bateau, avec nos deux bidons remplis de diesel (et celà suffit car finalement nous sommes rarement au moteur, sauf pour faire de l'eau et de l'énergie). Au Cap Vert, hormis à Mindelo où il y a de l'essence au ponton, il faut bidonner! Mais celà fait partie des charmes de l'archipel...
L'après-midi, Aymeric pêche depuis le bateau (très consciencieux mais pas de succès...) et les filles font une séance de photos sous marines assez rigolotes. On finit la journée par un peu de culture musicale avec l'un des films mythiques du capitaine, les blues brothers...les enfants ont bien aimé.

 

    

Le Cap Vert- Santiago


Dimanche 12 décembre. L'après-midi, nous partons pour l'île de Santiago, capitale du Cap Vert, et arrivons dans la baie de Tarrafal en milieu de nuit. Le lendemain matin, nous découvrons un splendide mouillage, une plage de sable blanc bordée de palmiers, au pied d'un petit village avec une charmante église. L'île paraît bien plus verte que les précédentes. Nous irons certainement nous y balader dans les jours qui viennent. Nous passons la journée de lundi, tranquilles. Le midi, nous allons déjeuner au petit resto qui surplombe la baie, de spécialités locales : cachupa (ragoût de porc et maïs), feijoada (ragoût de porc et haricots rouges) et delicia de serra (nom local pour le wahoo un peu moins sec que le thon). Petite balade dans la "ville" de Tarrafal (qui comporte à elle seule plus du double d'habitants que l'île de Boa Vista) ; nous sommes surpris de trouver bon nombre de magasins, genre farfouille, tenus par les chinois. L'après-midi est studieuse : nettoyage de coques pour le capitaine, montée au mat pour la skipette, baignade et sapin de Noël pour les enfants. 

Lundi 13 décembre. En début d'après-midi, nous allons au Sud de Santiago, à Praia, où nous récupérons François, Laurence et Samba vendredi soir. Il y a pétole, la nav. se fait donc au moteur, ce qui permet de recharger les batteries et de refaire de l'eau. Nous arrivons avant le coucher de soleil au mouillage, où nous sommes absolument seuls! La plupart des bateaux choisissent de partir de Mindelo pour la transat. Nous allons donc passer les derniers jours à préparer le bateau, ranger, faire l'appro. et peut-être nous balader dans l'île.
A Santiago, nous avons fait la rencontre de Tunaka, un vieux monsieur que la vie n'a pas épargné mais d'une telle gentillesse! Il est gardien de bateaux, et donc gardait notre annexe chaque fois que nous allions à terre. Il fallait quelqu'un de confiance! Il nous a bien aidés pour notre approvisionnement d'eau et de gasoil et nous a apportés deux magnifiques dorades coryphènes. Sa vie n'est pas vraiment drôle mais il a toujours le sourire. Il fait partie des rencontres qui nous auront marqués...

 

Transat (18 décembre-30 décembre)


Pour nous suivre durant la transat, nous avons créé un lien spécial dans "Album de voyages". Notre relais à terre, et grand ami, Christophe C., alimentera cette rubrique par les mails que nous lui enverrons. Peut-être sera-t-il tenté d'y joindre quelques commentaires désobligeants, notamment si nous n'avançons guère...Bref, nous déclinons toute responsabilité sur le contenu de cette rubrique dont nous n'aurons pas le contrôle !

Notre équipage est enfin arrivé à deux heures du matin ce samedi 18 décembre, un peu fatigué et pâlichon! Mais celà va bien vite changer!
Dommage...Je n'ai pas eu le réflexe de prendre en photo l'annexe du Furibard chargé à bloc, et donc avec une ligne de flottaison dangereusement basse. A bord François, Laurence et Samba, recroquevillés et emmitouflés dans leurs blousons, Tunaka tout sourire sans ses dents de devant, et Yann essayant de maintenir le cap!
Nous allons donc quitter Praia dans l'après-midi (après avoir accompli les formalités de sortie), soit pour gagner l'île de Brava au Sud-Ouest du Cap vert (et leur permettre ainsi un amarinage en douceur), soit pour continuer directement direction Sainte-Lucie (et ainsi on ne les laisse pas souffler!). 


Pendant la transat....naviguer de Carib en Strela...


Ou plutôt l'inverse, Carib étant la bière des Caraïbes et Strela, celle du Cap Vert
Vous aurez reconnu la patte du capitaine...lequel contribue parfois à la réalisation de ce site!

Arrivée Sainte Lucie : jeudi 30 décembre, petit matin...


Le récit et les photos sont dans Album de voyage. 11 jours et 10 heures pour rallier Sainte Lucie depuis Praia (2170 miles).

A notre arrivée, nous avons découvert le récit retransmis par Christophe C. J'avais bien prévenu que nous ne maîtrisions pas le contenu!!! Mais bon, mille mercis à lui, sans qui vous n'auriez pas pu suivre notre merveilleuse avancée.

Impressions de transat ...
  • Yann : Done.
  • Anne-Valérie : Very Well Done.
  • François : Equipage, Bateau, Météo, Vitesse, Pêche... je ne voyagerai plus que par SAGETYA (Such A Good Experience, Thank You All!)
  • Laurence : Transat 5 étoiles... pain ET brioche au petit-déj, viande ET poisson frais, gâteaux ET mousse au chocolat, champagne ET foie gras !
  • Soazic : Spécial dédicace pour Arlette et Ali : CA DECHIRE SA RACE!!!
  • Solène : Finis les quarts, heureusement on avait fini notre saison de Docteur House.
  • Aymeric : Quand je serai grand, je serai pêcheur comme papa.
  • Samba : Belle transat - Dommage sans les baleines.