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mars Carthagène- Colombie (14 mars- 22 mars) | 360 miles à parcourir jusque la marina de Santa Marta, en Colombie. Nous longeons Curaçao et Aruba, sous le vent de ces îles, et nous avons confirmation qu'un arrêt n'y est pas nécessaire! D'abord au moteur, puis sous Genaker en milieu de journée et de nuit, et enfin sous spi, nous avons prévu 48h de nav. et faisons en sorte d'arriver de jour à Santa Marta. Le capitaine et son second nous pêchent un beau thon chaque matin...La fin de la nav. est plutôt musclée avec jusque 40 noeuds de vent et une mer bien formée, mais c'est assez classique dans ce coin. Nous avons pris deux ris et nous sommes bien contents d'arriver en tout début de matinée à la marina de Santa Marta.
Lundi 14-mardi 15 mars. Nous faisons les formalités d'entrée en Colombie. En fait, c'est assez simple : moyennant 100$, nous sommes tenus de passer par un agent qui s'occupe de tout et notamment de faire tamponner nos passeports. Mais personne ne montera à bord, pas de chien renifleur, pas de contact par les garde-côtes dès notre entrée dans les eaux colombiennes (en fait, on n'en sait rien car notre VHF est un peu capricieuse!). Bref, ce fut simple et rapide! Premiers aperçus de la Colombie et de la ville de Santa Marta, toute colorée et dans le style bien espagnol. Nous faisons connaissance avec Jean-Noel Suchet qui navigue depuis 30 ans et qui connaît bien le coin. Il nous donne quelques tuyaux pour la suite de notre séjour.
Mercredi 16 mars. Départ à 5h30 pour Carthagène avec l'équipage de Galilea. On abandonne le Furibard, ce que nous n'avons pas fait depuis 9 mois! mais il est en sécurité dans la marina... Le trajet est un peu long, 5 heures en bus, à traverser des endroits vraiment très pauvres...des bidonvilles...des baraquements, des sols jonchés de détritus. Les habitants vivent véritablement au milieu des poubelles. Même le Sénégal et Dakar ne nous avaient pas paru si pauvres et si sales. Au loin, derrière ces "villages", on aperçoit les montagnes et la Sierra Nevada...ces coins semblent magnifiques...mais inaccessibles. En tous les cas, nous nous y aventurerons pas. Nous logeons deux nuits à Carthagène, dans le quartier de Manga à 5 mn du centre historique, dans un superbe petit hôtel tenu par des italiens charmants (Casa Castel). Nous sommes assez heureux de dormir dans d'immenses lits, de profiter sans compter de la douche et de la piscine, et de ne rien avoir à faire! Premiers aperçus de cette ville mythique, entre gratte-ciels du côté de Bocagrande et anciennes demeures coloniales de la vieille ville. Nous nous baladons dans les ruelles du centre historique de Carthagène, en levant la tête en permanence pour admirer les colombages et les balcons remplis de fleurs. La vieille ville est absolument magnifique, on nous l'avait vantée à raison! Les rues sont propres, les parterres et les parcs entretenus, les maisons recolorées...Contrairement à ce qu'on nous avait dit, nous ne sommes pas beaucoup sollicités dans les rues. On se fait un premier musée, dans le palais de l'inquisition, avec quelques rappels historiques bienvenus : de la découverte en 1500 de Carthagène, alors village indigène de Kalamary, en passant par sa fondation en 1533 par Pedro de Heredia, puis par l'époque de la traite des esclaves et de l'inquisition (qui a quand même duré de 1600 à 1800!), jusqu'à l'indépendance de la ville proclamée le 11 novembre 1811... Après cette première balade très agréable, on profite pleinement de la piscine de l'hôtel. Demain, on approfondit...
Jeudi 17 mars. Que nous avons bien dormi dans les lits douillets de l'hôtel! Matinée occupée à se ravitailler en matériel électronique puis visite du château de San Felipe. Les enfants ont adoré car nous avons parcouru des souterrains-labyrinthes dans l'obscurité totale; il nous fallait utiliser parfois le flash de l'appareil! Il paraît qu'un long souterrain rejoint le château et la cathédrale, laquelle est quand même située de l'autre côté de la Laguna de San Lazaro. Un endroit du château est dédié à une exposition sur la guerre d'indépendance de la Colombie (1816-1824), avec comme premier acte l'indépendance de Carthagène de Indias (1811). On nous parle des chefs militaires et politiques, notamment de Simon Bolivar et Santander. Encore une petite révision d'histoire... Puis nous retournons déambuler dans les rues de Carthagène, ce qui est finalement le meilleur moyen de découvrir la ville. Tout est vraiment décoré avec goût : les hôtels, les posadas, les restos (il y en a tellement qui font envie...mais il faudra bien choisir!). Nous visitons "el claustro de San Pedro Clavel", un sanctuaire religieux plein de verdure en pleine ville. Après une petite pause piscine à l'hôtel, nous retournons faire une balade d'une quarantaine de minutes en calèche. La ville est tout aussi belle que dans la journée, éclairée par les lumières artificielles. On la voit sous un autre aspect, très animée avec des danseurs, des jongleurs, des mimes... à chaque coin de rue. Nous passons, bien confortablement assis, dans des endroits que nous n'avions pas bien vus à pieds et nous en redécouvrons avec un autre regard. C'est absolument splendide!
Quel changement par rapport aux Roques et à Bonaire! Finalement, les hommes ont aussi construit de très belles choses, et nous apprécions beaucoup Carthagène et ses magnifiques monuments et maisons, ce qui nous change des plages désertes et lagons turquoises. Quelle chance de pouvoir combiner au cours de notre voyage culture, histoire et architecture avec de magnifiques paysages!
Vendredi 18 mars. Après une dernière balade dans la vieille ville de Carthagène, nous prenons un bus privatisé pour 9 (avec l'équipage de Galilea) : un peu plus cher que l'aller mais plus rapide! Il emprunte la route le long de la côte et c'est un autre paysage que celui de l'aller : plus touristique et moins de favelas. Nous sommes assez contents de retrouver notre Furibard qui n'a pas bougé en dépit du vent toujours très fort. Les amarres ont bien tenu...en revanche, une fine couche de poussière s'est déposée sur tout le bateau. Plus qu'à nettoyer ou attendre une bonne pluie! (mais ici on nous dit qu'il n'a pas plu depuis novembre!)
Samedi 19 mars. Les enfants ont accumulé un peu de retard dans le CNED avec les derniers jours de balade. La matinée est donc studieuse tandis que nous préparons la suite de notre voyage. Pour l'instant, trop de vent jusque mardi (30-40 noeuds)...il va donc falloir patienter! Nous allons déjeuner à Tagangas, un petit village de pêcheurs dans la baie à côté, où colombiens et touristes se retrouvent pour profiter de la plage. L'ambiance est très familiale. Il y a plein de petits restos typiques le long de la plage. Seul Aymeric se baigne car la mer est un peu fraîche (on devient difficile!). Puis nous allons visiter la Quinta de San Pedro Alejandrino, une demeure construite au 17ème siècle qui a été en 1830 la dernière maison du "Libertador", Simon Bolivar. Bon, on y voit sa chambre, sa salle de bains, son bureau...mouais...Finalement, l'intérêt principal de cette visite reste le parc botanique, moyennement entretenu, mais qui compte des iguanes à la pelle et de gros oiseaux noirs. Dîner avec Galilea, Jean Noël Suchet et sa compagne, Maria-Eugenia, dans un délicieux resto argentin (El Santo). La discussion est intéressante car ils connaissent bien la Colombie et nous expliquent les difficultés qu'a le gouvernement actuel, le président Juan Manuel Santos qui a succédé à Alvaro Uribe, avec les deux forces "parallèles" : les Farc et les paramilitaires (milices créées pour lutter contre les farc). Les premiers sévissent encore et kidnappent les habitants pour se prémunir de toute attaque contre eux ; ils auraient 13000 otages détenus dans les montagnes. Comme ils se réfugient aux frontières de l'Equateur et du Venezuela, voire de l'autre côté, les relations diplomatiques, notamment avec Chavez (que les colombiens ne portent pas dans leur coeur!) sont tendues. Beaucoup de colombiens comme Maria-Eugenia regrettent que la réputation du pays en soit affectée, d'autant qu'il est beaucoup plus sûr que le Venezuela ...ils ne portent pas vraiment dans leur coeur Ingrid Bettancourt, persona non grata en Colombie, car ils doutent de son histoire...Les colombiens sont furieux car elle n'aurait pas écouté le gouvernement et se serait rendue dans des endroits dangereux, en dépit des avertissements. Ils pensent que tout était calcul politique et manipulations, ce qui a été corroboré par les autres otages. Curieux point de vue! et dérangeant...quoiqu'il en soit, tout dépend certainement de la présentation que font les médias de la situation! Qui croire?
Dimanche 20 mars. Découverte du parc de Tayrona. On a beaucoup marché!!! des courbatures terribles au moment où j'écris. On nous avait dit 45 minutes de marche jusqu'aux plages à travers la jungle...nous avons mis près de 3 heures (jusqu'à la Piscina, un peu plus loin qu'Arrecife), en manquant de glisser dans la boue à tout moment! La balade était sympa au milieu d'une végétation luxuriante, avec la rencontre de quelques singes...mais les plages et restos un peu décevants, à part un ou deux magnifiques rochers! Au retour, on prend l'option "cheval"! Nous sommes très admiratifs, de retour au bateau, du jeune équipage de Galilea qui a fait la même balade un peu plus tard que nous (3 heures aussi!) mais je soupçonne Léa d'avoir eu recours aux épaules de son papa. Nous sommes tellement épuisés et affamés que nous retournons au resto argentin d'hier soir, El Santo. Trop délicieux!
Lundi 21 mars- mardi 22 mars. On a prévu : avitaillement au Carrefour (et oui!) de Santa Marta, achat de vins au marché, de longues heures de travail pour pouvoir envoyer les évaluations du CNED avant notre départ vers les San Blas, quelques mails à régler, préparatifs des 15 jours à venir avec notamment le contact de l'agent du Panama. Départ mardi en fin d'après-midi si les fichiers météo se révèlent exacts, c'est-à-dire baisse du vent (toujours très fort dans la marina!).
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|  Bonaire (6 mars-12 mars) | Nous sommes posés à Bonaire, une île des Antilles Néerlandaises, partie des ABC (Aruba-Bonaire-Curaçao), depuis dimanche après-midi. Retour à la civilisation! On ne peut pas ancrer sur l'île, mesure de protection de l'environnement, aussi nous sommes amarrés à des bouées, devant la petite ville de Kralendijk. C'était un peu la course ces deux derniers jours : entre les formalités d'entrée à Bonaire, les envois du CNED, les rattrapages de cours, le linge à porter à la laverie, la réparation de notre VHF (échec total, on le fera à Panama...), l'approvisionnement, le tri de tous nos mails...mais aussi les snorkelings autour du bateau dans une eau translucide, les balades dans la ville, les jeux de cartes, les parties de rigolade avec l'équipage de Seamotions que nous allons bientôt quitter... Le tout en couleurs, couleurs de Bonaire et de ses habitations, et couleurs du carnaval qui se termine lundi soir par une parade des enfants et mardi par un (petit) feu d'artifice.
Pour l'instant, nous n'avons pas encore vu grand chose de Bonaire mais demain plongée bouteille (Bonaire est réputée pour ses spots magnifiques), et après-demain tour de l'île!
Jeudi 10 mars. Première plongée que nous faisons à 4 avec Soazic et Solène, occasion de nous rendre compte que les filles sont parfaitement à l'aise sous l'eau.... Nous partons pour la journée, avec une première plongée le matin dans le Sud de l'île, à "the Rock", un spot juste après les fameuses salines de Bonaire. Le paysage est particulièrement beau avec un camaieu de couleurs du bleu-vert au rose vif ou blanc lumineux en fonction de l'évaporation de l'eau de mer dans les étangs. Le sel est stocké en pyramides gigantesques (que nous avions repéré en arrivant sur l'île) puis est acheminé par tapis roulant jusqu'aux cargos. Bonaire est entourée de deux reefs et nous plongeons le long du tombant, à 20m, en partant du rivage de sable blanc et en descendant en pente douce sur une cinquantaine de mètres. Les mêmes poissons qu'aux Roques avec cette différence essentielle qu'ils nous prennent pour l'un d'eux : ils ne fuient pas à notre approche, voire nous saluent de près. Les énormes perroquets multicolores, que nous devions prendre en chasse, ne sont plus du tout craintifs. Autre différence non négligeable : le corail est bien vivant ici, les patates sont magnifiques : dorées, pourpres, violettes, parme, orange. On voit des couleurs hallucinantes! L'après-midi, nous plongeons au Nord de l'île et c'est encore plus beau! Le tombant a là encore des couleurs merveilleuses. Nous sommes accompagnés par trois tortues vertes, par des énormes poissons ange, par des perroquets à la taille hallucinante, par des carangues, de gros mérous, des langoustes...mais aussi moins drôle, par des poissons scorpions (lionfishes)...On marque leur emplacement car le parc national les tuent : ce sont des prédateurs, dangereux pour l'homme, qui mangent trop de poissons sans être mangés eux-mêmes, et qui se reproduisent à une vitesse éclair! Bonaire est réputée comme l'un des plus beaux spots de plongée au monde et sa réputation n'est vraiment pas usurpée! Nous retrouvons Aymeric qui a passé une excellente journée à bord de Seamotions. Ils sont allés naviguer du côté de "klein bonaire", la petite île en face du mouillage. A l'écouter raconter le snorkeling, le déjeuner sur l'île, les sauts du bateau...il n'a pas vraiment regretté d'être abandonné. Dernier dîner à bord avec tout l'équipage de Seamotions.
Vendredi 11 mars. Nous avons loué trois pick-up et partons nous balader sur l'île, tant bien que mal...car Natacha est arrêtée par la police locale : la voiture qu'elle a louée, n'est pas assurée! nous allons vite la changer...mais Coos doit monter avec Natacha à bord de la nouvelle car elle peine à fonctionner correctement. L'île mesure à peine 50 km de long et moins de 10 km de large et est habitée par environ 15000 personnes dont la majorité vit en permanence dans sa capitale Kralendijk. Une seule route, la plupart du temps en sens unique, en fait le tour. Le paysage de Bonaire est très désertique, ce ne sont que champs de cactus, épineux et broussailleux. Nous passons le long du lac de Gotomeer, réputé pour abriter quantité de flamants bien roses, puis allons jusqu'au parc national. On rencontre les rares habitants de ces coins : des ânes sauvages, des chèvres, des perroquets, des papillons orange énormes, des iguanes, des lézards...Déjeuner très original au pied d'une éolienne, seul endroit abrité du soleil. Puis nous redescendons vers le Sud, par des routes pas toujours pratiquables! mais on s'amuse bien à les reconstituer. Nous finissons sur la côte Est, à Soroban. A Bonaire, la langue parlée, outre le néerlandais (langue officielle peu ou pas utilisée par les locaux) est le papiamentu. C'est une langue créole créée aux XVIe et XVIIe siècles par les esclaves afin de communiquer entre eux et de s'en servir comme une langue secrète. Le papiamentu, qui est devenue la langue maternelle des générations suivantes, est un mélange de portugais émaillé d'emprunts espagnols, néerlandais, français, anglais, africains et indiens. Très amusant à entendre! Partout, on entend "bon bini", bienvenue! Bonaire vient de changer de statut suite à un référendum et a ainsi quitté la gouvernance de Curaçao pour appartenir pleinement aux Pays-Bas...mais en ayant choisi comme monnaie, le dollar. La vie est devenue très chère, surtout à cause des taxes. Notre avitaillement sera donc limité...nous le ferons en Colombie ou au Panama. Resto d'adieu avec Coos, Martine et Natacha tandis que les enfants s'auto babysittent à bord du Furibard. Les adieux sont très difficiles...mais nous nous promettons de nous revoir à Amsterdam ou à Paris. C'est une page de notre voyage qui se tourne... Départ à 5h du mat. pour Santa Marta, en Colombie.
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|  Los Roques - Los Aves (26 février-6 mars). 1ère partie | 26 février. Nous arrivons en début de matinée à la passe "Boca de Sebastopol", au Sud -Est de l'archipel des Roques. Entouré d'une barrière de corail, c'est un archipel de 22 miles de large sur 12 miles de long avec environ une cinquantaine d'îles et d'îlots (Superficie : 221 mille hectares, population : moins d'un millier, principalement des pêcheurs). La navigation a été plutôt musclée : un vent apparent au 120° à 18-20 noeuds et une mer bien creusée sur la fin du parcours, heureusement de derrière. Nous n'avons mis que la GV pour attendre Seamotions et Galilea mais le Furibard file quand même à 9-10 noeuds et nous devons slalomer pour ralentir. Aussi, nous passons les premiers l'entrée dans l'archipel avec un vent qui a encore forci! Le waypoint de l'entrée est parfaitement exact (11°46.61'N-66°34.85'W) et nous repérons bien le feu rouge et blanc qui marque la passe au Sud. L'affalage de GV est un peu compliqué car, bêtement, je laisse un des ris aller se prendre dans l'éolienne. Heureusement pas de casse et au mouillage, on remettra tout en ordre. L'impression est ensuite mitigée, peut-être due à la fatigue de la nuit...Tout est trop vaste, trop plat...et surtout trop de vent! Le premier mouillage envisagé (Buchiyaco) se révèle intenable. Un peu déçus. Nous décidons, avec Seamotions, d'y attendre Galilea puis de partir vers le Nord. C'est là que nous découvrons vraiment les premières images de Los Roques car le soleil s'est levé et avec lui, toutes les couleurs de l'archipel : tout en nuance, un camaieu de jade, d'émeraude, de turquoise, de bleu foncé...au vert sombre de la végétation disséminée ça et là sur quelques îlots...au ciel azur. Notre déception disparaît totalement! Nous naviguons à vue (les cartes n'étant pas toujours exactes) mais c'est assez facile car les coraux et les reefs sont bien visibles de jour. C'est là que nous connaissons, à bord du Furibard, une véritable humiliation! Les trois bateaux ont mis leur ligne à l'eau...et tandis que la VHF n'arrête pas de hurler "un, deux, trois, quatre, cinq poissons mais le dernier mangé par un autre!" en l'espace de 10 minutes (ce sont en fait les cris hystériques de Martina tandis que son équipage d'hommes s'affaire sur la jupe arrière)...et que bientôt Galilea rejoint ce groupe de pêcheurs avec une magnifique prise, nous nous regardons avec Yann, complètement dépités. Rien! Nada! alors que nous croyions être devenus de bons pêcheurs avec nos dernières prises...Ben, moqueur, mais quand même sympathique, nous affirme qu'il fut un temps où il ne pêchait rien! mais qu'il a reçu depuis une bonne formation d'un propriétaire de magasin de pêche (et pourtant nous les avons un peu écumés! et le budget aussi!). Il devrait nous donner quelques tuyaux... Perso., je pense que nous étions les seuls au moteur car nous faisions de l'eau et que Seamotions avançant seulement sous solent a eu une idée judicieuse! Bref, passons à autre chose. Nous arrivons au mouillage de Cayo Madrisqui, une île du Nord-Est des Roques, juste avant la capitale Gran Roque. Le mouillage est assez joli devant une belle plage de sable blanc. Nous jetons l'ancre à vue, là où l'eau est très claire, afin d'éviter de la coincer dans les coraux. Immédiatement, les enfants sont à l'eau...puis se rejoignent...sur le Furibard pour gonfler le crocodile. Nous n'avons plu qu'à proposer notre barbecue et l'espace du Furibard pour le déjeuner, à défaut de pouvoir offrir notre pêche. Soazic se charge de préparer les desserts, avec l'aide de Sill et Léa; je cuis les dernières bananes plantains. Finalement, les trois équipages sont assez complémentaires !
27 février. Mouillage de Cayo Madrisqui, toujours entourés de couleurs lagon et de couleurs...sable. Au petit matin, ce sont d'autres couleurs : le ciel est pourpre, rouge, rose...les nuages comme de gros morceaux de coton... jusqu'à ce que le soleil se lève complètement et que les couleurs "classiques" reviennent. Je crois que ce sera le paysage répétitif des Roques. Mais qui s'en plaindrait? Eternel CNED le matin puis balade sur l'île l'après-midi. Nous sommes cernés par les oiseaux, autre caractéristique des Roques, du reste l'archipel est classé réserve naturelle : des pélicans, des sternes, des mouettes atricilles...et autres oiseaux inconnus. Les hirondelles devraient être ici mais, à cette période, elles sont sans doute déjà parties vers le Nord. Les enfants s'amusent à regarder les pélicans qui ne se préoccupent vraiment pas de notre présence et pêchent avec une technique bien rodée : ils tournoient au dessus de leur proie, plongent à pic et s'explosent avant de ressortir indemnes! Sur Cayo Madrisqui, les quelques touristes vénézuéliens ou américains se font déposer le matin par des penieros avec leur glacière et leur parasol et le soir l'île se vide, chacun ayant rejoint sa posada à Gran Roque. Nous nous retrouvons à nouveau seuls au monde...
28 février. Nous décidons qu'il vaut mieux être en règle avec les autorités vénézuéliennes et allons faire notre entrée à Gran Roque. Nous n'avons volontairement pas fait la clearance à Margarita, trop risqué avec la recrudescence d'actes de piraterie. Du coup, notre séjour à Los Roques risque d'être écourté. C'est un choix! Le marathon des formalités (4 bureaux différents) commence avec la guardia costa. Ils nous confirment que nous ne pouvons rester que 48 heures dans l'archipel faute d'entrée officielle au Venezuela. Ils sont vraiment charmants mais "ley es ley"...Impossible de négocier mais nous l'avions prévu...encore qu'ils nous font comprendre officieusement qu'il pourrait y avoir une petite tolérance. Donc nous irons vers l'Ouest de los Roques...en route vers Bonaire... Nous parcourons ensuite les rues de sable de Gran Roque pour accomplir la suite des formalités administratives (la officina del Parke, la guardia nationale et l'aéroport). Le village est minuscule avec des petites ruelles qui courent entre trois grandes voies...de sable blanc. Pas de voitures, bien sûr! Il vaut vraiment le détour avec sa cinquantaine de posadas à l'architecture simple, aux couleurs vives et à la décoration raffinée (tout est ouvert au passage...pas de problème d'insécurité ici!). Nous passons devant l'école que les enfants ont décoré avec beaucoup de soin et de couleurs. Les portes et fenêtres sont grande ouvertes sur la rue et nous profitons des chants et des danses des enfants des maternelles. Un groupe de jeunes filles sort d'une des classes et nous leur demandons avec Martina de nous chanter l'hymne national de Los Roques placardé sur le mur de l'école ; elles acceptent avec grand plaisir, sans complexe. On voit passer un des trois petits camions chargé du ramassage des ordures et de la livraison d'eau, produite par un dessalinisateur. Le village est approvisionné en vivres par lanchas, une fois par semaine. Du reste, nous achetons quelques fruits et légumes au "supermarché" local, de quoi tenir jusque Bonaire. La vie s'écoule paisiblement ici...Bref, le plus joli village visité jusqu'alors! En début d'après-midi, nous partons vers les îles plus à l'Ouest. Une nav. bien agréable au solent, à 6 noeuds, en longeant de nombreux îlots tantôt couverts de mangroves, tantôt de plages de sable blanc. Notre mouillage à Isla Carenero est une combinaison des deux.
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|  Los Roques - Los Aves (26 février-6 mars). 2ème partie.- | 1er mars. Plongée magnifique le matin sur le reef à l'extérieur de Isla Carenero. J'étais partie seule mais je reviens exempter les enfants de CNED tant celà vaut le coup! Aymeric, qui révise son contrôle de français, est particulièrement ravi. En tout début de matinée, nous gagnons un autre mouillage, Dos mosquises : ce sont deux petites îles abritées par une barrière de corail et l'une d'elles abrite un centre d'élevage de tortues. Cette petite nav. sera l'occasion de blanchir notre réputation puisque nous serons les seuls à pêcher...un petit poisson jaune...qui nous servira d'entrée! Nous mouillons juste en face du petit village qui ne comporte en fait que 4-5 cabanes sur pilotis. L'après-midi, nous sommes accueillis chaleureusement par Chicho qui nous explique qu'ils récupèrent les oeufs de tortue sur la plage au vent de l'île, les élèvent jusque l'âge de un an, puis les relâchent dans la mer où les tortues vivront une bonne centaine d'année. En attendant, dans les bassins, séjournent plusieurs variétés de tortues : les tortues luthe, les tortues karet, les tortues vertes...On ne peut encore distinguer les mâles de femelles; pour celà, il faut attendre que la tortue ait une vingtaine d'années! La femelle vient alors pondre sur sa plage d'origine, environ quatre fois dans l'année et en moyenne 150-200 oeufs. Cette visite est doublement intéressante car Soazic pose plein de questions en espagnol à Chicho! Celui-ci aura la gentillesse de confier quelques instants une tortue aux enfants, laquelle bat alors l'air vigoureusement avec ses pattes, pressée de regagner son bassin! Dos mosquises est également un lieu historique car ce sont là que les amérindiens débarquèrent pour la première fois sur Los Roques, entre 1200 et 1300 après JC, emportant avec eux le quart des statuettes du continent représentant des esprits chassant les mauvais. Les statuettes sont assez amusantes, entre les gremlins et ET selon les enfants. Dos Mosquises abrite aussi un petit centre de recherche scientifique et écologique et Simon, un français, y poursuit sa thèse de biologie. Le soir, avec Yves-Marie et Ben, nous apportons de quoi faire un apéro (nous laisserons, à leur grand plaisir, le reste de la bouteille de rhum). Il y a donc Simon, Luis, un copain vénézuélien, ancien moniteur de plongée qui l'aide dans ses recherches, Chicho et un autre garde du centre ; bref les seuls habitants de l'île. Un moment hyper convivial, une autre rencontre qui aura marqué notre voyage en laissant un super souvenir autre que la beauté des paysages. ça parle français, espagnol, anglais, Ben essaie sans succès de placer quelques mots de hollandais. Surtout, c'est vraiment une drôle d'ambiance où chacun, seuls à l'autre bout du monde, raconte sa vie...
2 mars. Simon nous a indiqué un tombant au Sud de l'île où le snorkeling est excellent. Nous y allons tous, très tôt selon ses conseils. Effectivement, on voit des poissons magnifiques, d'énormes perroquets, des cachena negra, des cirujanos, des pez loros, des viejas azules... (noms espagnols! il me reste à trouver la traduction!). Nous profitons du compresseur de l'île et Simon nous regonfle notre bouteille de plongée que j'avais utilisée la veille pour ramasser le petit racloir tombé à 10 mètres : objet ultra précieux avec lequel Yann enlève depuis deux jours les coquillages sous la coque tandis que je frotte les algues vertes. Maintenant, nous avons une coque nickel...pour 15 jours...car depuis que nous sommes dans les eaux chaudes, celà va vite! Après le déjeuner, nous gagnons notre dernier mouillage aux Roques, Cayo de Agua. Là, c'est la consécration du Furibard, à nouveau le seul bateau à pêcher ! Deux barracudas dont un gros que nous rejetterons vivant, par crainte de la ciguatera...Tout celà en étant le bateau de tête, lequel par définition doit faire extrêmement attention aux patates de corail; du reste l'arrivée au mouillage est particulièrement périlleuse! Bref, nous avons désormais la tête haute et avons définitivement acquis notre place auprès des deux autres fishing boats. 3 mars. Matinée contrôles pour le CNED afin que tout soit prêt à être envoyé dès notre arrivée à Bonaire. En fin de matinée, nous allons nous balader sur l'île, parsemée de broussailles épineuses : difficile de trouver des sentiers! Le mieux est de longer la magnifique plage de sable blanc. Nous montons en haut des dunes pour faire quelques photos des bateaux avec vue sur les eaux turquoises du lagon. L'après-midi, nous slalomons entre les patates de corail pour gagner l'île juste en face, Becquevé. Dernier snorkeling dans les Roques!
4 mars. Anniversaire de Magali! ça chante au petit matin à la VHF canal 72 en hollandais et en français...Puis départ vers los Aves, autre île du Venezuela sur le chemin vers Bonaire. Peu de vent (11 noeuds réel), sous genaker (enfin!, car cette fois pas besoin de s'attendre sur cette petite nav. peu risquée de 30 miles), le Furibard avance à 6-7 noeuds. L'accès au mouillage de Isla Sur est rempli de patates de corail mais il est facile à atteindre car la visibilité est excellente. Los Aves porte bien son nom! La balade sur l'île nous le confirme : des milliers d'oiseaux partout, perchés dans les palétuviers de la mangrove ou nichés dans leur nid le long de la plage au vent. Nous ne nous approchons pas trop des bébés pour ne pas les perturber. Les enfants des deux bateaux sont ensuite invités au goûter d'anniversaire de Magali tandis que nous allons avec Yann faire du snorkeling. Magnifique aquarium géant : on vous donne un aperçu avec quelques photos...qui malheureusement ne rendent pas toujours compte de la beauté et la magie du lieu.
5 mars. En fin de matinée, en guise de récréation, j'emmène tous les enfants faire du snorkeling le long du reef à proximité du bateau. Puis Yann, Tico et Aymeric vont pêcher à la traîne. On ne les donnait pas gagnants mais ils reviennent tout fiers avec trois jacks, que nous mangerons le soir! Ils ont surtout passé un super moment... Soazic rêvait d'un feu de camp sur la plage, à la tombée de la nuit. Nous décidons donc tous de sauter le déjeuner et de dresser notre campement vers 17h. Entre temps, les pêcheurs nous apportent des langoustes énormes : la négociation est difficile mais quelques dollars, du rhum et du collyre permettront de conclure l'affaire. De vrais Robinson Crusoe! Les enfants sont aux anges et s'activent à la construction de notre campement. Ce fut un vrai festin : langoustes, mérou, jacks accompagnés de salade et du délicieux pain fait par Martina, puis les fameux cookies de Soazic (recette de Clara!) et quelques mashmallows au barbecue...Un départ magnifiquement fêté...en route pour Bonaire!
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